Éthologie : Propriété des comportements sexuel

Cours d’Éthologie dispensé à l’université de Bordeaux en Licence 3 sciences de la vie.

I) Introduction

a) Propriété :

C’est un comportement fondamental qui répond à toutes les propriétés que l’on peut attribuer à l’ensemble des comportements fondamentaux :

– Comportement orienté vers la Fct de reproduction. Avec l’évolution phylogénétique, cette fonction de reproduction se désengage, notamment chez les primates ou chez l’homme, de la fonction de reproduction dans le sens où elle peut avoir lieu en dehors de l’activité liée à la reproduction.

– Puissant et persistant, il ne peut pas être détourné, à part s’il y a un problème physiologique ou une intervention physique ou chimique qui vise à provoquer une castration, donc une surpression des activités hormonales des hormones sexuelles.

– Il est périodique notamment chez les mammifères inférieurs cad très lié au rythme des saisons mais aussi chez les primates humains ou non humains (rythme ont lieu pour réguler des pics d’activité sexuelle, par rapport à des périodes moins importantes de motivation sexuelle, tout ça lié au rythme finalement aussi de sécrétion hormonale et des cycles sexuels notamment chez les femelles)

– Prioritaires, notamment chez les mammifères inférieurs où il va être propriétaire sur les autres comportements, à part sur le comportement de protection lorsque la saison de reproduction est mise en place.

– Ils sont innés, s’expriment de manière instinctive, de manière spontanée chez l’ensemble des individus d’une même espèce de manière très stéréotypée et plus on monte dans l’échelle phylogénétique, plus ils peuvent être modifiables (liés à l’expérience propre de l’individu).

– Il se met en place tardivement, il nécessite une maturité sexuelle qui est liée à la mise en place du système hormonal qui va permettre de faire maturé les organes sexuels et motiver la mise en place de la sexualité, néanmoins, chez l’humain, il a clairement été caractérisé que chez les enfants, il y a une curiosité sexuelle qui est présente chez l’enfant qui se met en place chez l’humain entre 3-4 ans et qui dure jusqu’à l’âge de 5-6 ans, où il y a des phases de découverte de la sexualité avec des attouchements, des curiosités pour aller toucher le sexe des congénères, ça va mettre en place des différences de genre et les psy considèrent que à partir de l’âge de 6 ans, il y a un désintérêt pour la sexualité. Jusqu’à l’âge de 10-11 ans, on rentre dans la phase/période de latence, cad phase d’inhibition pour tout ce qui est sexuel, et c’est au moment de la puberté, de la mise en place de la sécrétion hormonale et du développement des organes sexuels que la véritable sexualité va pouvoir se mettre en place à la puberté, avec un âge plus précoce chez les filles par rapport aux garçons. L’acte copulatoire reste encore tardif, car l’âge médian de la sexualité est autour de 17 ans et demi, un peu plus jeune pour les garçons. Cette enquête de la sexualité considère que 85% des individus ont eu un premier rapport sexuel à l’âge de 24 ans.

b) Les 4 phases comportementales :

Comment peut-on classer l’organisation du comportement sexuel en particulier chez l’animal.

Selon Beach, on peut classer l’organisation du comportement sexuel en 4 phases : phase d’attraction, phase de comportement appétitifs, une phase de copulation et une phase de comportement post-copulatoire.

1) La phase d’attraction :

Cette phase est individuelle ou il n’y a pas d’interaction entre des partenaires. Elle va consister à l’émission de stimuli que le sujet va émettre pour finalement motiver le déclenchement du comportement sexuel chez un partenaire et attirer ses partenaires par ces signaux.

Ces émissions de signaux peuvent être de différents ordres : olfactif, visuel ou auditif, qui peuvent être perçues à distance par d’autres partenaires potentiels.

Selon les espèces, ces signaux sont plus ou moins importants mais chez une grande partie des espèces, c’est une combinaison entre ces 3 types de signaux qui vont permettre de caractériser cette phase d’attraction.

Exemple de signaux visuels :

– Expression d’un visage plus rouge chez ce primates lors de la période de reproduction = signal motivant l’accouplement

– Chez la femelle, c’est la croupe qui se colore en rouge et se gonfle = signal pour entraîner des comportements de parade par le mâle.

– Chez les oiseaux : modification du plumage servant de signaux (changement de couleur, par exemple).

– Chez le paon : développe un plumage plus important et qui va arborer en faisant sa roue pour essayer d’attirer et de séduire les femelle,

=> Ces signaux visuels sont importants pour signaler l’état de motivation sexuel.

Ex-signal auditif : selon les espèces, il y a des chants, des cris d’appel spécifiques et qui vont permettre de signaler et attirer des partenaires qui vont entendre ces émissions de signaux et être attirés pour rentrer dans la seconde phase de comportement appétitif.

Les signaux olfactifs :

Ce sont surtout des signaux qui font appel à des phéromones, cad des infos de signal olfactif qui ne sont pas forcément perçues de manière consciente (en tous cas chez l’humain). Chez les animaux, on ne sait pas si c’est perçu de manière consciente, mais ils reconnaissent ces signaux olfactifs qui peuvent avoir plusieurs conséquences :

Phéromones informatives : On a identifié des phéromones dont on suppose qu’elles sont informatives car elles renseignent l’animal sur des états par rapport à un statut social. Dans le sens où le sujet qui le perçoit peut se comporter ensuite différemment selon s’il s’agit d’un mâle dominant ou d’un mâle dominé ou si ce sont des femelles dominantes ou pas.

– Des phéromones modificatrices : elles peuvent carrément modifier la physiologie du sujet, induire des sécrétions hormonales qui vont avoir une valeur motivante ou, au contraire, les inhiber complètement.

– Des phéromones incitatrices qui vont agir sur l’état de la motivation du sujet.

Les phéromones :

Phérormones = Se sont des molécules chimiques produites par l’organisme qui peuvent être volatiles plus ou moins, ça peut être aussi des protéines (qui vont plutôt servir au marquage territorial) mais ça peut être aussi des molécules volatiles qui peuvent être perçues à des distances plus ou moins importantes.

Ex : le MTMT (secrété dans les gouttes d’urine), molécule volatile normalement émise par des mâles pour marquer le territoire et qui va permettre d’attirer des femelles pour venir sur cet endroit apprécié où il a déposé ces phérormones, et ensuite le mâle essaye de venir pour faire la cour aux femelles qu’il aura ainsi attirées.

Par exemple, si on prélève de l’urine de mâles qui ont été castrés et qu’on fait renifler ces urines, la femelle s’en désintéresse complètement. Si tu mets de l’urine de mâle dominant, elle va être attirée. Si on a isolé le composant qui permet d’avoir ce comportement d’attirer, c’est le MTMT et il suffit d’en déverser sur une litière ou qu’on dépose sur une urine de castré. Elle adopte et développe des comportements, des postures comme s’il s’agissait du véritable mâle dominant.

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